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Ce que vous devez savoir sur
le cannabis légalisé
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Sept./Oct. 2018

Avec la légalisation du cannabis prévue le 17 octobre, de nombreux Manitobains et Manitobaines ne savent toujours pas si cette drogue présente des risques pour la santé des utilisateurs. la Dre Joss Reimer, médecin hygiéniste à l'Office régional de la santé de Winnipeg, a récemment rencontré Le Courant pour discuter de la question.

Q : Comment la loi sur le cannabis va-t-elle changer le 17 octobre?

Le grand changement sera dans la possession personnelle.

Il sera légal pour les producteurs et les détaillants homologués de cultiver et de vendre du cannabis, à commencer par la plante séchée pour fumer et vapoter, ainsi que certaines huiles.

En ce qui concerne la possession, les gens auront le droit d'en avoir 30 grammes en public, pourvu qu'ils aient plus de 19 ans au Manitoba. Il n'y a pas de limites à la quantité que vous pouvez avoir à la maison. N'oubliez pas que les endroits où vous pouvez légalement consommer du cannabis au Manitoba seront très limités. Le Manitoba peut créer des exceptions à l'avenir, mais pour l'instant, la province rend illégal le fait de fumer ou de vapoter du cannabis dans tout espace public extérieur ou intérieur. Bref, comme pour le tabac, vous pouvez recevoir une contravention pour fumer ou vapoter dans un espace public intérieur, mais avec le cannabis, vous pouvez aussi recevoir une contravention pour fumer ou vapoter dans un espace public extérieur comme un parc, une école ou même sur le trottoir.

Bien que les gens puissent légalement cultiver leur propre cannabis dans certaines régions du Canada, vous ne pourrez pas le faire au Manitoba, au Québec ni au Nunavut. Toutefois, les Manitobains et Manitobaines qui ont l'autorisation de cultiver de la marijuana à des fins médicales peuvent continuer à le faire.

Photo of a scientist checking hemp flowers

Q : Quel est le point de vue de la santé publique sur la légalisation du cannabis?

Toutes choses étant égales par ailleurs, la plupart des agents de santé publique considèrent que le cannabis est beaucoup moins nocif que certaines des autres drogues qui sont utilisées de nos jours, comme la méthamphétamine, le fentanyl ou même l'alcool.

De plus, la légalisation aidera aussi à résoudre d'autres problèmes. Par exemple, la légalisation réduira ou éliminera le marché noir, qui est une source de drogues contaminées et d'activités criminelles. Elle peut également contribuer à réduire la stigmatisation, de sorte que les personnes qui consomment du cannabis puissent se sentir plus en sécurité lorsqu'elles parlent de leur consommation à leur fournisseur de soins de santé. Mais surtout la légalisation signifie que les gens ne feront plus face à des accusations criminelles pour la possession simple. Un casier judiciaire aura un impact beaucoup plus important sur la santé d'une personne que la consommation typique de cannabis.

Cela dit, le cannabis n'est pas une drogue sans danger, et tout le monde doit comprendre que son usage non médical pose des risques importants pour la santé.

Q : Quels sont les risques à court terme associés à la consommation non médicale de cannabis?

À court terme, cela peut nuire à votre capacité d'accomplir des tâches complexes.

Par exemple, conduire un véhicule, s'occuper de jeunes enfants ou tout ce qui exige que vous ayez vos capacités mentales en état de fonctionner.

Q : En quoi le cannabis nuit-il à la conduite automobile?

Que vous ingériez ou fumiez du cannabis, cela nuit à votre capacité de conduire. Nous savons que si vous l'ingérez, vous devez éviter de conduire plus longtemps que si vous le fumiez, car il est métabolisé ou traité par votre corps plus lentement.

Contrairement à ce que nous savons sur les effets de l'alcool sur l'organisme, le cannabis n'est pas aussi linéaire. Certaines personnes peuvent avoir des concentrations élevées dans le sang pendant une longue période sans sentir leurs facultés excessivement affaiblies. D'autres personnes assimileront la drogue très rapidement, et les effets se dissiperont beaucoup plus rapidement, même si les deux peuvent avoir les mêmes facultés affaiblies.

Le cannabis n'a pas autant d'impact sur l'équilibre que l'alcool, mais vos capacités motrices en seraient certainement affectées. Vous auriez des temps de réaction plus lents. Vous pouvez également présenter une hypersensibilité aux stimuli. Vous pouvez avoir des réactions excessives, mais vous le faites plus lentement. Cela signifie que vous pourriez réagir lentement à une situation donnée et quitter la route. Des études se sont penchées sur les temps de réaction des conducteurs au volant de simulateurs et ont constaté que leur temps de réaction était beaucoup plus long que dans le cas d'un conducteur sobre.

Le message de base est le suivant : lorsque vous êtes sous l'effet du cannabis, ne conduisez pas.

Q : Quels sont les risques à long terme pour la santé associés à la consommation non médicale de cannabis?

La santé pulmonaire est probablement l'un des plus importants risques pour les adultes, si vous le fumez. Nous n'avons pas d'études majeures à long terme montrant que le cancer du poumon est associé à la consommation non médicale de cannabis. Ce que nous savons, c'est qu'il cause des dommages aux poumons. Les personnes qui fument régulièrement du cannabis peuvent avoir une toux chronique, un essoufflement et une respiration sifflante. Tous les types de symptômes que l'on observe chez les fumeurs réguliers. Il existe également d'importants risques pour la santé dans les cas de grossesse, de maladies cardiovasculaires et de santé mentale.

Q : Le cannabis affecte-t-il la santé des jeunes différemment des adultes?

Oui, les jeunes qui consomment souvent du cannabis courent le risque de lésions cérébrales, ce qui est irréversible pour certaines personnes. Le cerveau humain n'est pas complètement développé avant l'âge d'environ 25 ans. Mais le cannabis contient un ingrédient psychoactif appelé tétrahydrocannabinol (THC) qui peut affecter le cerveau avant son développement complet.

Par conséquent, les jeunes qui consomment régulièrement du cannabis - tous les jours ou presque - courent le risque d'endommager la partie de leur cerveau qui contrôle leur jugement, leur mémoire et leur capacité à réfléchir à des questions complexes. Les adultes peuvent également ressentir ces effets, mais ils ont tendance à être réversibles s'ils cessent de consommer.

Photo of Dr. Joss Reimer with quote from article

Q : Comment la consommation de cannabis pourrait-elle affecter la santé mentale d'une personne?

Le cannabis présente quelques risques différents pour la santé mentale qui méritent d'être soulignés. Le cannabis semble aggraver la dépression. Les gens utilisent le cannabis comme traitement de la dépression parce qu'il peut vous détendre à court terme, mais il semble plutôt aggraver la dépression à long terme. Il y a suffisamment de preuves contre son utilisation si vous souffrez de dépression.

La consommation de cannabis est également liée à certaines psychoses et à la schizophrénie. Nous ne savons pas si cela cause la schizophrénie, ou si les personnes qui sont déjà à risque de schizophrénie consomment du cannabis parce qu'elles ont des symptômes, ou si d'autres choses se passent.

Il semble que le lien soit un peu plus clair lorsqu'il s'agit des jeunes, en ce sens qu'il s'agit plutôt d'une cause potentielle. Si les jeunes consomment régulièrement, ils risquent davantage de développer la schizophrénie plus tard dans leur vie.

Ce que nous recommandons à toute personne ayant des antécédents personnels ou familiaux de psychoses, c'est de ne pas consommer de cannabis. Nous ne savons pas avec certitude si c'est la cause, mais nous ne voulons pas augmenter le risque de développer une psychose.

Q : Compte tenu des effets du cannabis sur les jeunes, les responsables de la santé publique voudraient-ils que l'âge légal soit fixé à 25 ans?

Non. La raison en est que nous savons déjà que les jeunes de 16 à 25 ans sont ceux qui consomment le plus de cannabis de tous les groupes d'âge. Sachant cela, nous voulons que les jeunes aient accès aux formes les plus sûres, à une concentration contrôlée, où vous savez qu'il n'y a rien d'autre dedans, où il est présenté dans des doses appropriées, où ils peuvent obtenir des renseignements sur la santé, plutôt que de continuer de l'acheter au noir. Si nous limitons les ventes aux personnes de plus de 25 ans, le plus grand groupe de consommateurs continuera d'acheter sur le marché noir, ce qui perpétue la criminalisation, les gangs de rue et tous les effets négatifs dont nous essayons de nous débarrasser par la légalisation.

De plus, à 18 ou 19 ans, la société a décidé que les jeunes sont assez matures pour commencer à comprendre les risques et les avantages de certains choix de vie. Vous pouvez voter et conduire un véhicule. Il s'avère que le gouvernement du Manitoba a décidé que l'âge de 19 ans est un seuil raisonnable, au même titre que d'autres substances et d'autres décisions de vie risquées. Notre travail en santé publique consiste à éduquer les gens pour qu'ils sachent quel mal ils vont causer à leur cerveau. Cependant, un jour ou l'autre, un jeune adulte devra décider par lui-même s'il veut fumer des cigarettes, sauter à l'élastique, pratiquer certains des sports plus dangereux ou consommer du cannabis.

Q : Est-il possible de faire une surdose de cannabis?

Techniquement parlant, il est presque impossible de mourir d'une overdose, du moins pour les adultes. La plupart des adultes qui consomment du cannabis devraient en consommer une très grande quantité pour faire une surdose et mourir.

Cependant, surtout dans le cas des aliments comestibles, les gens peuvent accidentellement en consommer suffisamment pour présenter des symptômes de surdose très désagréables comme la paranoïa, la psychose et l'anxiété qui peuvent les amener à l'urgence. Et les jeunes enfants qui consomment accidentellement du cannabis peuvent tomber très malades.

Q : Le cannabis crée-t-il une dépendance?

Absolument, mais moins que les autres substances que les gens consomment régulièrement.

Environ cinq à neuf pour cent des adultes deviennent dépendants lorsqu'ils consomment du cannabis. C'est un peu moins que l'alcool ou les opioïdes comme l'héroïne ou la morphine. Ou du tabac, d'ailleurs.

En fin de compte, tout le monde ne sera pas dépendant, mais nous ne pouvons pas affirmer que personne ne deviendrait dépendant. C'est entre les deux. C'est une drogue addictive pour certaines personnes. Alors que d'autres peuvent en consommer et n'avoir aucun problème de dépendance.

Q : Qu'avons-nous appris d'autres pays qui ont légalisé le cannabis?

Nous avons appris un certain nombre de choses. Au Colorado, par exemple, ils ont connu une augmentation des appels au centre antipoison et une augmentation des visites aux urgences, surtout chez les touristes. Les appels au centre antipoison du Colorado sont également à la hausse en raison de l'exposition accidentelle chez les enfants. Le Colorado a dû prendre du recul et réévaluer certaines de ses règles en matière d'emballage et de dosage pour aider à combattre ce problème.

Nous nous attendons à une hausse du nombre d'appels et de visites d'urgence en cas d'empoisonnement, à mesure que les gens apprendront comment doser cette nouvelle substance. Cependant, nous avons aussi appris que, dans l'ensemble, il semble qu'il y ait eu très peu de changement dans le nombre de personnes consommant du cannabis en général, ce qui est très encourageant.

Q : Comment les enfants du Colorado ont-ils été exposés accidentellement?

Les tout-petits mangent tout ce qui est de couleur vive. Ils mettent tout dans leur bouche. Au Colorado, il était légal de vendre des oursons gommeux et d'autres bonbons contenant du cannabis. Si les produits ne sont pas gardés hors de la portée des enfants, ils les mangeront.

Au Canada, le gouvernement fédéral planche encore sur les règles exactes concernant la vente future des produits comestibles. Ce qu'il dit jusqu'ici, c'est que l'emballage et la publicité ne peuvent pas être attrayants pour les enfants. Mais même si l'emballage n'est pas attrayant pour les enfants, il sera toujours important de garder le cannabis hors de leur portée, idéalement mis sous clé à la maison.

Photo of a farmer putting his marijuana plant into soil

Q : Le cannabis est-il sans danger pendant la grossesse ou l'allaitement?

Nous n'avons pas beaucoup de recherches sur la consommation de cannabis pendant l'allaitement. Nous savons qu'il se retrouve en très petites quantités dans le lait maternel. Mais personne n'a étudié l'effet sur le nourrisson. Donc, à ce stade, nous disons qu'aucune quantité n'est sans danger. Si vous en consommez, consommez-en le moins possible.

En ce qui concerne la grossesse, il y a eu quelques études de recherche. Nous savons qu'il y a un lien entre l'insuffisance pondérale à la naissance et certaines incapacités plus tard dans la vie de ces enfants, si la mère consomme régulièrement de l'alcool pendant sa grossesse. Je dirais donc sans équivoque que les femmes enceintes devraient éviter le cannabis.

Q : Qu'en est-il des interactions entre le cannabis et les médicaments d'ordonnance?

L'Ordre des pharmaciens du Manitoba s'est déjà penché sur la question des cannabinoïdes sur ordonnance, de sorte qu'il aurait les connaissances nécessaires pour en discuter. Ils déconseillent déjà de consommer de l'alcool en même temps que des médicaments, alors j'imagine qu'ils donneraient les mêmes conseils au sujet du cannabis. Mais il vaut mieux en parler à un pharmacien.

Q : Qu'en est-il de la fumée secondaire ? Devrais-je m'inquiéter au sujet de mon voisin qui consomme dans l'appartement d'à côté?

Personne n'a encore étudié la fumée secondaire du cannabis. Nous ne savons pas si les enfants qui vivent dans une maison avec un fumeur de cannabis subiront les mêmes préjudices que ceux qu'ils subiraient avec la fumée de tabac. Je m'attends à ce qu'ils le soient, parce que je ne vois aucune raison physiologique pour laquelle l'effet serait différent. Nous savons que les particules de fumée causent des dommages aux poumons.

Pour ce qui est de savoir si les adultes pourraient être intoxiqués, vous devriez être dans une pièce où il y a une quantité concentrée de fumée. Nous utilisons le terme « hot boxing ou boîte de fumée » lorsque vous êtes dans une voiture et que vous utilisez une forte concentration de THC dans le cannabis, et que vous essayez de contenir la fumée à l'intérieur de la voiture, de sorte que vous vous droguez avec ce que vous fumez et ce que la personne avec vous fume. Mais avec un système de ventilation raisonnable, vous ne deviendre z pas intoxiqué si vous êtes dans la même pièce qu'une personne qui consomme du cannabis. Il est donc très peu probable que votre voisin dans l'appartement d'à côté vous expose, vous ou votre enfant, à un risque d'intoxication.

Q : La consommation de cannabis peut-elle avoir un effet positif sur certains problèmes de santé?

Vous entendre z peut-être dire que le cannabis peut traiter les symptômes d'une vaste liste de pathologies différentes. Mais la plupart de ces allégations n'ont pas de fondement scientifique solide.

Jusqu'à présent, des données indiquent que le cannabis peut aider à réduire certains des effets de la sclérose en plaques et de la douleur neurologique chronique. Il peut également aider à augmenter l'appétit et à réduire les nausées chez les patients qui suivent une chimiothérapie.

Q : Devrais-je parler à mon fournisseur de soins de santé si je veux consommer du cannabis?

Oui, il est préférable d'en parler avec votre professionnel de la santé. Si vous pensez que le cannabis à des fins médicales est une bonne option, alors en parler à votre fournisseur de soins de santé est la toute première étape. Votre médecin ou votre infirmière praticienne devra également savoir si vous consommez, même de façon non médicale, surtout si cela affecte une ordonnance qu'il veut vous rédiger ou d'autres aspects de votre santé.

Q : Que doit savoir mon professionnel de la santé au sujet du cannabis?

Les médecins et les infirmières praticiennes se renseignent sur les risques et les avantages, parce que leurs patients vont commencer à s'informer à leur sujet. Le cannabis était autrefois un sujet tabou, parce qu'illégal. Maintenant, les patients vont s'informer. Ils demanderont : « Qu'en est-il de mon enfant qui a des convulsions? Est-ce que ça va marcher? » Les fournisseurs de soins de santé devront donc connaître les avantages médicaux, les méfaits potentiels, les options non médicales, ainsi que la façon de consommer du cannabis de la façon la plus sécuritaire possible. Les fournisseurs de soins de santé le verront davantage, peut-être parce que l'utilisation augmentera, mais certainement parce que les gens seront plus à l'aise d'en parler.

Q : À quoi ressemble une consommation responsable de cannabis?

  • Ne pas consommer de cannabis tous les jours.
  • Utiliser la concentration la plus faible possible.
  • Éviter les versions super-concentrées de cannabis comme « shatter », « wax », etc.
  • Ne pas le combiner avec d'autres substances, par exemple : ne pas consommer de cannabis et de l'alcool en même temps.
  • Éviter de conduire après en avoir consommé. Le moment choisi pour conduire dépendra du moment où vous avez ingéré ou fumé du cannabis, et jusqu'à quel point vous êtes intoxiqué.

Pour d'autres lignes directrices de consommation à plus faible risque, voir la section « ATI » à la fin de cet article.

Q : Quelles sont les différences entre fumer, vapoter et ingérer du cannabis?

Nous ne savons pas grand-chose des effets globaux du vapotage sur la santé, mais nous connaissons les effets négatifs du tabagisme sur la santé, alors il est probablement préférable de vapoter que de fumer. Mais c'est probablement encore mieux d'ingérer du cannabis que de vapoter.

Néanmoins, il y a certaines choses à prendre en considération lorsque vous ingérez du cannabis. Par exemple, votre corps assimile la drogue différemment, et il faut plus de temps pour en sentir les effets. Les gens en consomment donc souvent trop. Une expérience typique est la suivante : ils mangent un biscuit contenant du cannabis, et une heure plus tard, ils ne ressentent aucun effet. Ils pensent que ça n'a pas marché, ou que ce n'était pas assez, et ils mangent deux autres biscuits. Une heure plus tard, ils sont maintenant très intoxiqués. Les effets recherchés sont maintenant trois fois plus élevés que ce qu'ils recherchaient au départ.

Pour certaines personnes, il faut parfois jusqu'à trois heures avant que les effets du cannabis se fassent sentir. D'autres pourraient commencer à ressentir les effets au bout de 45 minutes. Il est difficile de deviner exactement quelle sera la réaction de votre corps.

En ce qui concerne les aliments comestibles, ce sera la raison pour laquelle il y aura plus de gens qui se rendront aux urgences. Cependant, cela semble être le seul risque accru par rapport au tabagisme. Le tabagisme et le vapotage sont plus risqués à long terme.

Q : Les gens peuvent-ils faire leurs propres aliments?

Il sera légal pour les gens de faire leurs propres aliments. Si vous achetez des huiles de cannabis dans un magasin, vous connaîtrez la concentration de THC. Il vous faudra un certain temps pour apprendre quelle quantité mettre dans votre recette ou dans vos aliments. Vous devrez vous assurer qu'elle est bien mélangée, de sorte que vous n'obtenez pas la moitié d'un plateau de brownies avec beaucoup de drogue, et l'autre moitié avec très peu. Il faudra un certain temps pour apprendre à doser le cannabis et à le mélanger.

Q : Existe-t-il un test pour le cannabis?

Oui, mais il est ce n'est pas aussi efficace que pour l'alcool. Il est très difficile de déterminer le taux de cannabis, car il s'agit d'une substance liposoluble qui traverse l'organisme d'une manière moins prévisible que l'alcool. Lorsque nous faisons un test d'alcool à l'aide d'un alcootest, notre corps, pour la plupart, traite l'alcool au même rythme. Lorsque vous en avez dans votre haleine, cela prédit assez bien combien il y a dans votre sang, combien il y en a dans votre cerveau et à quel point vous êtes intoxiqué. Pour les personnes qui boivent régulièrement beaucoup d'alcool, il se peut qu'elles soient moins en état d'ébriété à un niveau plus élevé, mais dans l'ensemble, la corrélation est assez bonne.

Pour les personnes qui consomment régulièrement du cannabis, elles peuvent le conserver dans leur organisme jusqu'à trente jours. Elles pourraient avoir un résultat positif, même si elles n'en ont pas consommé depuis des semaines. Mais c'est assez rare. La plupart des gens l'élimineront de leur système en un jour ou deux.

Disons que vous avez l'intention de consommer du cannabis le samedi. Vous voulez agir de façon responsable. Vous prenez un taxi pour vous rendre à l'endroit désiré. Vous consommez une quantité raisonnable d'un produit prévisible et légal. Vous vous trouvez dans un endroit sécuritaire. Et puis, le lundi matin, vous vous rendez au travail en voiture. Il se peut que vous ayez encore des traces de cannabis dans le sang, qui serait mesurable si vous passiez un test sanguin. Mais cela ne veut pas nécessairement dire que vous avez les facultés affaiblies.

Le gouvernement fédéral a donc le défi de trouver une façon de réglementer cette problématique. Vous ne voulez pas que les gens conduisent avec des facultés affaiblies. Vous pourriez vous blesser et blesser les autres. Mais vous ne voulez pas que les gens soient punis si leurs facultés ne sont pas affaiblies.

Les outils dont disposent actuellement les policiers sont les tests sur le bord de la route pour évaluer si vous êtes intoxiqué, comme le fait d'obliger une personne à marcher sur une ligne. Ce test demeurera utile lorsque le cannabis deviendra légalisé.

Les policiers peuvent aussi utiliser l'odorat pour les informer de la substance en question. Il existe également des écouvillons buccaux pour l'intérieur de la joue qui peuvent être utilisés pour déterminer quelle substance se trouve dans le corps. Mais c'est juste un oui ou un non. Cette méthode n'indique pas la quantité. Donc, on dirait simplement, oui, c'est du cannabis, mais cette méthode n'indiquera pas si la personne est intoxiquée. Il est plus utile si vous pouvez voir si la personne a les facultés affaiblies et qu'il y a la présence de cannabis dans son corps.

Toutefois, nous devons faire attention de ne pas assimiler le fait qu'il y a présence de cannabis avec le fait que vous êtes intoxiqué. L'écouvillon n'est disponible que pour aider à donner une vue d'ensemble de la situation. L'écouvillon ne peut rien prouver au sujet des facultés affaiblies.

En juin, le gouvernement fédéral a également modifié le Code criminel de sorte que c'est maintenant un crime de conduire avec plus de 5 ng/ml de THC dans le sang. Ainsi, si un policier a de bonnes raisons de croire que vous avez consommé du cannabis, il peut exiger un échantillon de sang. Si votre résultat dépasse 5 ng/ml, vous pourriez être accusé de conduite avec facultés affaiblies, tout comme si vous aviez un taux d'alcoolémie supérieur à 0,08.

Q : Les plants de cannabis sont-ils devenus plus puissants au fil des ans?

Oui. La puissance du cannabis a beaucoup augmenté au fil des ans. Dans les années 1970, c'était environ cinq pour cent de THC, et c'est maintenant quinze pour cent de THC, en moyenne, avec d'énormes variations. Lorsque le cannabis sera légalisé, il sera intéressant de voir quels produits se vendent le mieux, parce que, de façon anecdotique, beaucoup de consommateurs disent qu'ils aimeraient pouvoir consommer des options moins concentrées.

Q : Selon vous, qu'est-ce qui changera au Manitoba une fois que le cannabis sera légalisé?

Nous avons fait des sondages et constaté qu'environ vingt pour cent des non-utilisateurs actuels disent qu'ils vont essayer. C'est une réponse qui s'applique à divers groupes d'âge. Les pays et les États qui ont légalisé le cannabis ont connu une certaine augmentation de la consommation chez les jeunes, mais d'autres non. C'est donc très difficile à savoir. Des enquêtes menées au Colorado ont révélé que les jeunes estimaient qu'il était plus difficile de se procurer du cannabis une fois qu'il était devenu légal, parce que le marché noir disparaissait et qu'ils étaient trop jeunes pour acheter le produit légal. J'espère que ce sera quelque chose comme ça ici. Mais je reconnais que nous pourrions être semblables à d'autres endroits dans le monde où l'on a constaté une légère hausse de la consommation chez les jeunes. Je ne m'attends pas à d'énormes augmentations dans aucun groupe, cependant, parce que cela n'a été vu nulle part ailleurs.

Q : L'ORSW prévoit-il faire un suivi de la consommation de cannabis?

Nous examinons les options de suivi en collaboration avec Santé Manitoba. Nous voulons comprendre comment les habitudes de consommation évoluent avec le temps. La légalisation modifiera-t-elle les habitudes de consommation au Manitoba ? Qui consomme et dans quelle mesure? Et cela change-t-il les conséquences néfastes? Ce suivi éclairera nos décisions politiques futures.

Nous faisons d'autres suivis en ce moment. Disons que quelqu'un attrape la salmonelle. Le laboratoire le signalera automatiquement à Santé Manitoba, qui fait le suivi de tous les cas de salmonellose dans la province. Nous en sommes informés et nous réagirons s'il y a une épidémie. Notre surveillance de la consommation de cannabis et de ses préjudices peut prendre cette forme, mais nous n'avons pas encore finalisé nos plans.

À titre d'info

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le cannabis, y compris sur la façon de parler à vos enfants de la consommation de drogues, visitez le site Web du gouvernement du Manitoba à l'adresse suivante : http://www.gov.mb.ca/health/cannabis/index.fr.html

Vous pouvez également trouver de l'information sur le cannabis sur les sites suivants :

Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) : Lower Risk Cannabis Use Guidelines: https://www.camh.ca/-/media/files/pdfs---reports-and-books---research/canadas-lower-risk-guidelines-cannabis-pdf.pdf

Santé Canada :
https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/drogues-medicaments/cannabis.html